Une autre exception française : un football sans hooligans?
Résumé
Football is, incontestably, the most popular sport in France and has been for a long time. For
many years, though, it lacked the passion and excess that can be seen in England or Italy. There
have also traditionally been fewer spectators. No city has been able to support two teams. The
‘ends’ occupied by the ‘ultras’ have seemed empty compared to the ‘kops’, ‘curves’ and ‘sides’
in grounds elsewhere in Europe. And the French police could once have testified that French
hooligans were far easier to control than their foreign counterparts. But French football has
become increasingly popular since the beginning of the 1980s. In 1999-2000, attendances reached
new record levels with an average of 22,000 spectators per game. Although these are well
below the attendance figures for Germany and England, French club teams are now playing to
50-80% of capacity. The number of season ticket holders has also increased from 150,000 in
1998-1999 to 211,000 in 2000-2001. The transformation is also qualitative for fans’ involvement
in the clubs is now much stronger. But it is now clear that these changes were part of a dramatic
expansion of different forms of ‘supporterism’, including hooliganism and the style of supporting
associated with the ultras. The behaviour of the French ultras and the development of
hooliganism are spectacular aspects of changes in the ways in which collective and individual
identities are now produced in France: personal identities, or identities linked with gender, locality
or age, are now as important as political identities – whether republican or clerical, of the left
or of the right - as expressions of an ideal conception of what it means to be French.
Si l’Angleterre ou l’Italie pèchent par excès de passion pour le football, la France péchait plutôt
par défaut, au moins jusqu’aux années récentes. Il faut attendre, en France, la saison 1987-88
pour retrouver le meilleur niveau de spectateurs, atteint en 1950-51 avec près de 12 000 spectateurs,
le public du football ne cessant de décroître entre 1950 et 1968, où il atteint le niveau
le plus bas avec à peine 7 000 spectateurs par match. Jusqu’à la fin des années 1980, le régime
est encore celui des fluctuations d’affluence se situant entre 9 700 et 11 300 spectateurs.
Mais durant la saison 1999-2000, le nombre moyen de spectateurs dans les stades français a
atteint le chiffre record de 22 000 et les stades connaissent un taux de remplissage situé entre
50 et 80%. Mais les changements sont aussi qualitatifs. Aujourd’hui, tous les clubs de la
Première division comptent plusieurs associations de supporters qui vont des supporters traditionnels
aux ultras. A Paris, à Marseille ou Bordeaux, ces ultras regroupent plusieurs dizaines
de milliers de personnes. Leur activité est spectaculaire, mais pacifique. Toutefois, il existe aussi
des groupes de hooligans, notamment à Paris, et quelquefois, les activités des ultras se traduisent
par des affrontements avec les supporters de l’équipe adverse ou avec la police.
Comment faut-il juger cette agitation ? Comment expliquer le changement dans la culture française
du football ? Le comportement des supporters ultras et le développement du hooliganisme
sont des aspects spectaculaires des changements intervenus dans la manière dont sont
aujourd’hui produites les identités individuelles et collectives : les identités personnelles ou les
identités définies par le genre, le lieu ou l’âge sont maintenant aussi importantes que les identités
politiques - qu’elles soient républicaines ou laïques, de gauche ou de droite – en tant
qu’expression de la conception idéale de ce que signifie être français.
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